lundi 26 octobre 2015

The Face of Jizo/ Chichi to kuraseba/ vostfr

The Face of Jizo/ Chichi to kuraseba
Un film de Kazuo Kuroki  avec dans les rôles principaux : Rie Miyazawa - Mitsue, Yoshio Harada et akezou , sortie en salle en 2004

Ce film évoque les souffrances des survivants d'Hiroshima. Quatre jours durant, pendant l'été 1948, un père pour le moins étrange visite sa fille qui peine à retrouver goût à la vie. The face of Jizo est d'abord une pièce de théâtre japonaise écrite par Hisashi Inoue et jouée de part le monde avec succès depuis 1994. En 2004 Kazuo Kuroki (décédé en 2006) adapte la pièce pour le cinéma. The face of Jizo conclue sa trilogie, le Requiem de guerre, comprenant également Demain-Asu et L'été d'un garçon en 1945. Kazuo Kuroki, dans ce troisième film, aborde un thème qui l'obsède, ayant lui même perdu un grand nombre de ses camarades de classe lors du bombardement atomique d'Hiroshima le 6 août 1945...et se sentant toute son existence coupable d'y avoir survécu. A l'instar de Primo levi, auteur de Si c'est un homme, et de tant d'individus ayant vécus l'horreur, il était en effet atteint du syndrome du survivant, thème central de The Face of Jizo. Bien sûr d'autres questions sont aussi posées par Kazuo Kuroki et particulièrement celles de la mémoire et de la transmission de l'histoire. Dans Pluie Noire, autre film notable sur le même sujet, Shohei Imamura avait choisi d'aborder frontalement l'horreur d'Hiroshima et de ses conséquences sur la population, nous livrant des images crues et parfois insoutenables. Kazuo Kuroki fait un autre choix, celui de reprendre le dispositif intimiste de la pièce et de peindre l'insoutenable au travers de la narration qu'en font les deux personnages...et le résultat est d'une efficacité bouleversante, particulièrement grâce au jeu des deux acteurs principaux qui sont simplement magnifiques, parfois déchirants, incarnant magistralement leurs rôles. Ne vous laissez donc pas décourager par l'aspect austère du film et le minimalisme de la mise en scène, vous risqueriez de rater l'une des grandes oeuvres du cinéma japonais contemporain. 940 M 

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